L'homme et la sirène - le collectif

Chapitre I - Prologue

            A l'ouest de la péninsule de "North Twillingate Island" à Terre-neuve, dans la baie "d'Offer Rock", se trouvait un domaine côtier surmonté d'une toute petite, mais solide maison faite de bois à deux étages ornée de lucarnes. Son bardeau en latte de cèdre, autrefois peint bleu claire, s'écaillait à présent. L'humidité et les rafales constantes des vents marins y étaient pour beaucoup. Les fenêtres à carreaux, enjolivées de volets blanc, était accompagnées de bac en bois. Des petites fleurs jaune et mauve y bravaient les éléments de la nature et donnaient un peut de gaieté au paysage. De la façade  jusqu'à l'arrière serpentait un sentier timide en pierre de champs qui donnait accès à un minuscule potager clôturé de planche peintes en blanc. Parmi les mauvaises herbes; les légumes racines et les plantes aromatiques se partageaient les maigres ressources d'un sol aride. Tout en contournant celui-ci, le sentier terminait sa promenade au travers d'une herbe drue jusqu'a une simple remise de cèdre grisâtre. Niché entre deux sections de haies sauvage, le petit bâtiment envahit par la verdure se fondait dans l'environnement. A sa porte aveugle, pendait  un vieux cadenas tacheté de rouille. A l'intérieur, parmi les articles de jardinages et les vieilleries chargées de souvenirs, envahi par la poussière accumulés au fil des ans, se cachait un objet, un véritable trésor oublié depuis des lustres.





Chapitre II

            La lueur blafarde d'un soleil gêné commençait à poindre à l'horizon. À l'arrière de la maison, à l'une des lucarnes orientée vers la mer, s'alluma la lumière d'une lampe de chevet. Un vieil homme apparut à la fenêtre et scruta l'horizon. Troubler par la soudaine apparition, une mouette qui nichait sur le rebord s'envola à tir d'aile avec force cri d'indignation. Le visage parcheminé de l'homme par 87 ans d'histoire de vents et marées, de joies et de peines parut satisfait de ce qu'il vit. Le ciel azure et dégagé annonçait une journée radieuse. Monsieur Abbott, Francis de son prénom, avait été marin toute sa vie. Il était le genre d'homme que l'âge n'avait rien enlevé mais tout donné. Ses yeux brillants et malicieux lui conférait une jeunesse d'âme et s'accompagnait souvent d'un sourire taquin. Malgré son âge avancé, il gardait une forme enviable. Bien qu'il ne cherche guère à s'entourer d'une foule, ses amis et sa parenté proche appréciaient son agréable compagnie et se délectaient toujours de ses anecdotes ou de son humour. S'étirant, il lâcha un grognement de satisfaction en entendant ses vieux os craqué et le délier des raideurs d'une nuit fraiche. Se détournant de sa contemplation, il se racla la gorge et trotta vers sa commode patiner. Il enleva son pyjama et le plia avec soin avant de le déposer sur le meuble comme à son habitude. Les mains légèrement tremblantes, il ouvrit le tiroir du haut et en sortit un pantalon brun datant d'une autre époque. Il en retira également une chemise bleu délavé et quelque peu élimé, des brettelles et une pair de chaussette. Mr. Abbott s'habillait lorsque l'horloge grand-père, au premier étage, sonna les cinq heures du matin. C'était une belle pièce d'antiquité tout en bois massif décoré de scène marine. Son mécanisme, une œuvre d'art, réglé avec précision. Elle avait appartenue au premier des Abbott qui l'avait importé d'Angleterre. Depuis, elle s'était légué de père en fils. Mr. Abbott aimait bien cette horloge. Paresseusement, il finit d'enfiler ses vêtements, sortit de sa chambre et s'engagea dans l'escalier. A chacun de ses pas les marches en bois massif grinçaient bruyamment. Il glissa distraitement sa main sur la rampe en fer forgé pour assuré sa descente. Au pied de l'escalier, il bifurqua vers le corridor de droite. Les murs tapissé de papier peint fleuri s'ouvrit sur son modeste salon ou trônait l'horloge. Une causeuse rayée verte et jaune dormait sur la gauche et a ses pieds une table basse toute simple et usé. Une chaise a bascule de bois patientait à l'opposé, accompagnée sur son haut dossier d'une jetée en laine bleu marine et dans un coin, passant inaperçu, un téléviseur couleur. Il continua son chemin de son pas trottinant et déboucha dans une modeste cuisine blanche. La pièce accueillante baignait dans les rayons du soleil naissant. Son simple ameublement était constitué d'un réfrigérateur bruyant, d'une cuisinière au gaz, d'un garde-manger encastré discret et d'une table ronde ouvragé, cadeau de retraite de son frère cadet Paul, menuisier de profession. Sur trois de ses murs courait un comptoir en chêne parsemé de tache, brulure et trait de couteaux accumulés au fil des ans. En son milieu le meuble était percé d'un évier double juste en dessous d'une grande fenêtré a manivelle. Des herbes, cultiver a même son jardin, y pendaient répandant une odeur fraiche et épicé. La surface du meuble était quelque peu encombrée. Une boite a pain, une bouilloire a sifflet et un grille pain électrique se disputaient l'espace. Une série de pots en grès de forme et de taille divers peint en rouge, bleu royal, vert et jaune se tenaient en retrait. Ils conservaient des pates, du riz, des fruits et des légumes séchés ainsi qu'un té fait maison dans une boite en fer.

            Mr Abbott ouvrit l'un des tiroirs et en sortit une boite d'allumettes. Il s'avança vers la cuisinière, tourna le bouton du gaz puis craqua une allumette et l'approcha du bruleur. Une belle flamme vive et bleutée apparue, accompagné d'un petit souffle. Il y déposa la bouilloire pleine d'une eau fraiche puis déposa deux rôtis dans le grille-pain et sortit du frigidaire un petit pot de confiture de mure et sureau. Tout en se préparant une tasse de thé, dehors, le soleil continuait sa course. Le décor côtier s'illuminait un peu à peu. Dans l'azure, quelques sternes virevoltait. Sur la plage, en contrebas, des mouettes et des goélands se disputaient un quelconque butin. Au travers des flots plongeaient de grands cormorans à la recherche de leur déjeuner. En même temps que la bouilloire émettait un sifflement strident, ses rôtis bondirent du grille-pain. Mr. Abbott enleva la bouilloire du feu, éteignit la cuisinière et versa l'eau fumante dans sa tasse. Il redéposa la bouilloire et pris ses rôtis au passage avant d'aller s'assoir à table. En dégustant son déjeuner, il se dit que la journée serait parfaite pour faire un peu l'entretient de son jardin. Il faut avouer qu'il l'avait un peu négligé. Il passait de plus en plus de temps, assis sur la plage qui embrassait son domaine, à regarder le large et sentir l'appel de son immensité et du passé. Une fois son repas terminé, il mit sa vaisselle et ses ustensiles au creux de l'évier en se disant qu'il la ferait avec celle du soir. Remplissant à nouveau sa tasse d'une eau bien bouillante, il se dirigea vers le vestibule donnant sur l’avant. Il ramassa une vielle casquette plate dans le placard ainsi qu'une paire des bottes de caoutchouc noire un peu raide qu'il chaussa assit sur le banc d'entré. Il calla bien profondément la casquette sur sa tête et prit au passage un trousseau de clé qui pendait sur le crochet près de la porte d'entré. Une fois dehors, il inspira à plein poumon. Il appréciait l'air frais chargé d'effluve salin. Il trottina sur le sentier de pierres accompagné du cliquetis métallique des clés, secouer a chaque pas, jusqu'a la remise à l'arrière. Arrivé à destination, il leva le trousseau et marmonna un peu en cherchant la clé. Trouvant la bonne, il l'inséra dans la serrure du cadenas, força un peu pour faire fonctionner le mécanisme. Il poussa la porte et s'enfonça dans le petit bâtiment. Il en ressortit, peu de temps après, avec un sac charger d'outils de jardinage.

            Tout au long de l'avant midi, il travailla d'un rythme léger, assis sur son tabouret. Sa besogne s'accompagnait des cris d’oiseaux marins qui volaient par dizaine à présent dans le ciel éblouissant. Une douce brise le caressait tandis que les rayons du soleil de juillet réchauffaient ses vieux os. Peu avant l'heure du diner, des pneus d'une voiture crissèrent sur le gravier dans son allée de stationnement. Se relevant de son siège, il quitta sa tâche et s'en alla voir son visiteur. En reprenant le sentier, il entendit le son d'une portière claquer. Il tournait le coin lorsqu'il aperçu, dans la cours, une Cadillac blanche bien ciré. A mis chemin dans l'escalier d'entré, un homme d'une soixante-dizaine d'année, peinait à gravir les marches. Il se mouvait à l'aide d’une canne noir. Une chevelure blanche et dégarnit, un veston cravate brun, aucun doute possible il s'agissait de son frère cadet; Paul qu'il héla aussitôt.
-Quels bon vent t'amène Paul. dit-il en s'avançant vers lui la main tendu.
L'homme un peu surpris se retourna, l'air figé et descendit les marches aussi difficilement qu'il les avait montées.
-Quel bon vent m'amène? répliqua t'il interloquer. Ca fait bien 9 mois que je n'ai plus de tes nouvelles et c'est tout ce que tu trouve à dire. S’exclama t'il un peu grognon.
-Tant que ça? rétorqua Francis sans faire de cas de l'air renfrogner de son frère cadet. Eh bien, le temps passe plus vite que tu ne changeais de copine à l'époque. dit-il narquois.
-Que pouvais-je y faire, elles me voulaient toutes. Dit Paul en rendant le sourire à son frère.
Les deux vieillards se donnèrent une bonne accolade. Tout souriant au plaisir de se retrouver.
-Tout ça, c'était bien avant que je rencontre Patricia. Ajouta-t-il.
-Maintenant que tu me le rappel, ça fait effectivement bien longtemps qu'on ne s'est pas vue. Je suis bien heureux que tu sois là. En parlant de Patricia, que devient-elle?
-Oh elle se porte très bien et je crois que c'est elle qui va m'enterrer. Elle est plus occupée que jamais avec tout ce bénévolat et moi je me déplace avec une canne, tu te rends compte une canne. Mais toi j'aimerais bien que tu m'explique pourquoi tu es resté vieux garçon tout ta vie. Tu étais plutôt bel homme. Je connaissais au moins une demi douzaine de jeune fleur que tu aurais pue cueillir aisément. Tu les rendais folles avec ce petit air mystérieux. Que tu as toujours gardé d'ailleurs. Ajouta t'il en faisait la moue.
-Vraiment j'ai l'air mystérieux moi? dit-il en clignant de l'œil.
Paul afficha un air entendu.
-Tu me lâcheras jamais avec ça, pas vrai? Rajouta monsieur Abbott en enlevant sa casquette et s'ébouriffant les cheveux.
-Pas une chance. Affirma Paul, un sourire malicieux aux lèvres.
Mr. Abbott réfléchit un instant.
-Ahhhh! Et puis après tout, qu'est-ce que ça pourrait bien changer maintenant. Rentre donc, je vais te le dire, mais tu va me trouver fou. dit-il en gravissant les marches du porche d'entré.
Intrigué et excité d'en apprendre plus sur le fameux secret de son frère ainé, Paul le suivit à l'intérieur.






Chapitre III
Une fois à la cuisine.
-Avant que je te raconte, aide moi donc à nous préparer à diné, je meurs de faim. Dit M. Abbott en fouillant dans le garde-manger.
Les deux hommes s'affairèrent et peu de temps après, ils étaient assis a déguster un bon sandwich au thon accompagné de crudité, quelques biscotte et d'une tasse de thé.
Francis prit une gorgée de son thé fumant et commença:
-Tout ça, est arrivé il y'a plus de 70 ans. Je venais de fêter mes 17 ans et tout pimpant, j'ai dit à papa que j'allais me trouver du travail. Alors je suis descendu, à St-Johns, sur les quais et j'ai été voir Le Capitaine Kean; je l'ai fixé droit dans les yeux en me présentant comme son nouveau matelot.
-T'as dis ça au Capitaine Kean? Le coupa Paul qui connaissait la réputation du fameux capitaine.
-Oui. Répliqua-t-il avec un petit rire, tout en prenant une bouchée de son sandwich. Ce qui lui donna le temps de fouiller dans sa mémoire et de se remémoré les images du passé.
-Que t'as t'il répondu? Questionna Paul avant d'attaquer à son tour son sandwich.
Avalant sa bouché il continua.
-Il m'a retourné un regard inquisiteur et dur, les sourcils froncer sans jamais broncher durant ce qui me parut une éternité. Puis, il a éclat de rire et il s'est retourné vers la passerelle. J'en avais les jambes molles. Juste avant de monter sur son navire, il s'est retourné et m'a lancé: "Tu as l'intention de rester planté là comme un perchoir a mouette ou bien tu m'accompagne pour te présenté à tes nouveaux compagnons".
-Ça alors! s'exclama Paul.
M. Abbott continua le récit le plus marquant de sa vie.






Chapitre IV

Il y'a 70 ans
            Le vent du large était vif et salin, le ciel était bleu et dégagé. La mer ballotait le navire d'un rythme régulier depuis une semaine et rappelait aux hommes qui le naviguaient pourquoi ils étaient marins. Au creux des vagues jusqu'au sommet de celles-ci, ils se sentaient chez eux.  À bord du navire SS Stephano, sous la direction de Capitaine Abraham Kean, se trouvait un jeune matelot. Il en était à sa première sortie en haute mer pour la chasse au phoque. Le voyage le mènerait au-delà des rives nord du Québec. La voilure gonflée, propulsait le bateau à plus de 20 nœuds. Les premiers rayons du soleil frappèrent la mer, la faisant miroitée, tout était calme mise a part le bruit des vagues.

            Habiller d'un Parka jaune, le jeune Francis Abbott surnommer "Franky fearless" Franky sans-peur était accoté au bastingage. Il avait hérité de ce surnom pour ses prouesses de grimpeur et de l'audace dont il avait fait preuve lors de son embauche auprès du capitaine Kean. Le jeune homme appréciait ces moments là. Les autres matelots n'étaient pas encore levés. Les corvées de routine ne débuteraient que dans une demi-heure. C'était le moment idéal pour pratiquer  son jeu de "Tin whistle". Il sortit l'instrument de la poche intérieur de son parka, enleva ses gants et porta le bec de la flute a sa bouche. Un son clair et enjoué s'en échappa, ses doigts s'élancèrent avec dextérité. Il était si concentré qu'il ne se rendit pas compte qu'il avait un spectateur. Au bout d'une demi-heure la cloche du changement de quart sonna et le ramena à la réalité. Il rempochât l'instrument, satisfait. Ses mains frigorifiées réclamèrent chaleur alors que son estomac cria famine. Il se frotta les mains, éloignant un peu l'engourdissement et se dirigea vers les cuisines. Juste avant de pénétrer à l'intérieur, il jeta un regard au large. Une queue grise bleuté éclaboussa la surface de l'eau.
-Hum! Un dauphin. marmonnât-il distrait puis ouvrit la porte et descendit à la cale ou se trouvait la cuisine avec sa chaleur fort appréciée.
La descente s'accompagna de parfum d'œuf et de bacon. Son ventre gargouilla et l'eau lui vint a la bouche. Inconsciemment, il accéléra le pas et déboucha à la cuisine.
-Hey Franky! T’as l'air frigorifié. Toujours a jouer de ta flute aux petites heures du matin hein? s'écria le cuisinier. Un homme au début de sa quarantaine, un brin bedonnant, le crane rasé avec un air jovial affiché en permanence.
-Toujours, c'est le meilleur moment. Ça et le soir. Si ça te dit Greg,  je te l’apprends. répliqua Francis tout sourire.
-Oui j'aimerais bien, en attendant voilà le déjeuner. Répondit le cuistot en lui tendant une assiette bien remplie.
-Merci Greg t'es le meilleur, je meurs de faim. Lâcha le jeune homme en ramassant l'assiette bombé et en allant s'assoir à sa table habituelle, près du hublot.
Francis et Greg étaient devenus ami dès la première journée, les deux débordaient de joie de vive et avaient la blague facile.
-Hey Greg s'écria Francis, sais-tu s'il y'a des dauphins par ici?
-Généralement ils sont un peu plus loin des côtes, répondit-il en continuant de cuisiner. Mais parfois on peu en apercevoir, pourquoi tu demande, tu en as vue un?
-Choui che croit bien. répondit le jeune homme la bouche pleine.
Bientôt la cafétéria se remplit de marin plus ou moins réveillé. Le bourdonnement des conversations inonda l'espace restreint de la cafétéria. Le ventre bien remplis, Francis alla déposer son cabaret au comptoir.
-Hey Greg, quelle heure te conviendrait pour ce soir? Lança Francis
-Bah! Je dirais vers les 9 heures, le temps de terminé la vaisselle du soir, je te rejoindrai après.
-9 heures, hum c'est bon, rejoint moi à la proue.

            Les deux hommes se donnèrent une poignée de main et le plus jeune sortit pour aller s'occupé de ses corvées. Au courant de la journée Franky se questionna sur ce qu'il pourrait bien enseigner à son ami? Évidement, il y'aurait une petite gamme, pour bien comprendre la base et délié les doigts. Il fallait aussi un air un truc de facile pour garder l'intérêt, mais lequel. Le soir venu il avait choisi le répertoire qu'il enseignerait à son ami. Excité, il se présenta plus tôt que prévus. Greg n'était pas encore arrivé; pour passé le temps il enfourcha le mat de proue et se laissa bercer par la houle. Un peu perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas qu'un chant flottait dans l'air nocturne. Au bout de quelque instant, le chant fit son chemin vers son esprit. En transe, il sortit sa flute, porta le bec à ses lèvres et une mélodie gracieuse en sortie. Il joua d'une fervente intensité, totalement absorbé dans l'exécution. Pour la première fois de sa vie, il avait l'impression que son âme chantait. Un sentiment de béatitude, d'amour et de compréhension l'enveloppa et le caressa. Puis l'appel sonore d'une voix brisa sa concentration.






Chapitre V

 Il semblait reconnaitre cette voix mais n'arrivait pas à identifier le propriétaire.
-C'était vraiment beau comme chanson, c'est de qui? répéta-t-elle
Peu à peu, le son des vagues le rejoint, le mouvement du bateau et finalement le visage anxieux de son ami qui apparut devant ses yeux.
-Hey! Ho! Franky ça va? S’inquiéta Greg en le secouant un peu.
-Hein? Quoi? Bafouilla le garçon.
-Si ça ne va pas Franky on peut remettre. déclara le cuisinier.
-Non non, ça va, donne moi seulement une minute. Plaida le jeune homme
-oui bien sur. Répondit son ami conciliant
-je ne comprends pas ce qui c'est passé. Il y'a une minute, je regardais les vague et puis plus rien... avoua Francis.
-Hey bien quand je suis arrivé, tu jouais un air vraiment beau qui m'était inconnu. Je t'ai demandé de qui c'était et tu as arrêté de jouer, le regard vague, je croyais que tu allais être malade ou quelque chose comme ça. Résuma Greg.
-Je jouais? Questionna Francis, surpris de constater qu'il avait sa flute à la main.
Il inspira à plusieurs reprise pour se clarifié les idées et au bout d'un moment déclara être en état pour commencer la leçon.
-Tu es certain Frank, tu m’as vraiment inquiété. S'assura son ami
-Non ça va je te l'assure. dit-il en l'invitant à s'assoir près de lui.
Durant plus de 45 minutes, Francis, lui enseigna les airs simples qu'il connaissait à la flute.
-C'est génial Greg, t'as réussit à jouer sans te tromper "Amazing Grace" et "On top of Old Smokey" t'a un talent je te l'assure. Le félicita Francis.
-Tu crois vraiment. S’informa Greg un peu flatté.
-Bien sur. Affirma le professeur improvisé. Tu veux en faire une autre. L'interrogea t'il.
-Non, je crois que je vais aller me coucher. Déclara le cuistot. Mais on remet ça! Je crois bien que j'y prends gout. avoua-t-il
-C'est bon, on se voit demain matin alors. répliqua Francis
-Tu ne viens pas? Voyant que Francis restait assis.
-Humm non, Je pense que je vais rester encore un peu.
-Fais attention à toi Franky, allez bonne nuit. Répondit Greg, déjà en chemin vers les cabines.
Le jeune matelot resta un moment, accoudé au bastingage, pour essayer de comprendre ce qui c'était passé plutôt. Il avait ressentit un déchirement lorsque son ami l'avait réveillé. C'était comme si on l'avait arraché des bras d'un être aimé. C'était une folie.
-J'étais seul a ce moment. Murmura-t-il pour lui-même.
L'heure tardive, la fatigue et une dur journée de labeur, l'avait fait déliré c'était tout. Étouffant un bâillement, il jugea préférable de suivre l'exemple de son ami. Il quitta le pont et s'en alla dormir pour tenter d'oublier cet épisode. Près de la coque, une queue grise bleuté éclaboussa les eaux et disparue dans les profondeurs froides de l'atlantique.





Chapitre VI

             Les jours suivant, il s'épuisa à la tache pour éviter de trop penser. Cela fonctionna durant les premiers jours mais au bout du quatrième, il n'y tint plus, Il fit une sortit sur le pont pour s'éloigné des autres matelots trop bruyant à sont gout.
-Enfin tranquille. Dit il en soupirant.
            Ça ne prit que quelque instant pour que ses doigts lui démangent. Il empoigna sa flute et joua des airs familiers. Sans s'en rendre compte, il ajouta un élément inconnu aux airs. Peu à peu, tous se transformèrent en une mélodie envoutante et sublime mais qui n'était pas sienne. Médusé il contempla sa flute.
-Mais qu'est-ce qui me prend, je les connais ces airs. se dit-il rageur.
            Il reporta la flute a sa bouche et tenta son air préféré et une fois de plus ses doigts refusèrent d'exécuté les notes et jouèrent le même air que toutes les autres fois.
-Et puis à quoi bon, je n'y arrive pas. dit-il en soupirant.
Il rempocha l'instrument et s'adossa au garde-corps. Le ciel exempt de nuage dévoilait une multitude d'étoile. Frissonnant il remonta le col de son Parka.
-Jouer encore s'il vous plait, c'est si beau. Dit une douce voix à l’accent étrange.
-Qui est là. dit-il surpris en se retournant vers la provenance de la voix.
-Jouer encore je vous en pris. Répéta la voix qui semblait venir de la mer.
Un peu effrayé mais curieux, il s'approcha du garde et regarda par dessus bord, prudent.
Rien.
-Jouer pour moi s'il vous plait. Répéta la voix
Du coin de l'œil il capta l'ombre d'une personne assise sur le garde-corps, près de lui.
-Waaaah! Lâcha-t-il, tombant à la renverse.
            Mystifier, Il resta là, affaler sur le pont à dévisager son visiteur. Une jeune fille au sourire enjôleur âgé d'une quinzaine d'année tout au plus. Elle était détrempée et peu vêtue. Son accoutrement semblait être constitué d’algues vertes et ruisselantes. Ses long cheveux blond tiraient sur le vert et lui descendait jusqu'a la taille et ses yeux, jamais de toute sa vie il n'avait vue d'yeux d'un bleu si profond. Autre fait surprenant était que malgré le froid ambiant, elle ne semblait aucunement d'en être importuner.
-Mais qui êtes-vous et que faite vous ici? Fini t'il par articuler, un peu brusquement, malgré lui.
La jeune fille pris un air penaud et descendit de son perchoir.
-Je m'appel Merluna et je vous écoutais jouer. dit-elle un peu gêné, je ne voulais pas vous effrayer.
-Non, ça va, je suis juste un peu surpris de trouver une jeune fille sur un bateau au beau milieu de la mer alors qu'il n'en transportait aucune. D'où venez-vous?
-D'en dessous. Dit elle en pointa l'océan
-De la mer. Mais c'est impossible, à moins que tu ne sois une sirène. Demanda t'il douteux
-Oui c'est bien ça. Dit-elle innocemment
-Je dois continuer avoir des hallucinations depuis la dernière fois ou j'ai dû me cogné en tombant tout a l'heure. Répliqua-t-il une main sur le front.
-Vous n'avez pas d'hallucination, je suis bien ici avec vous, regardez. Dit-elle en s'approchant et lui caressant la joue.
            Elle était étrangement chaude et douce alors qu'il l'aurait crue froide. A son contact une chaleur bienveillante l'envahit et son cœur se mit à palpiter. Jamais il n'avait ressentit pareil sentiment mise a part l'épisode d'y quelques jours.
Prit d'une inspiration il s'exclama:
-C'était toi a la proue du bateau, qui chantait et m'a enlacer. Je n'ai pas rêvé. L'interrogea t'il.
-Oui c'étais bien moi. Normalement, c'est interdit de s'approcher des humains mais ta musique était si belle que je n'ai su résister. Je me sentais si bien et mon cœur s'est emballé follement à son écoute que je me suis approchée. avoua-t-elle gênée en se tordant nerveusement les mains.
-J'ai ressenti la même chose avec ton chant. Avoua le garçon à son tour gêné.
Le teint de la jeune fille légèrement bleuté s'empourpra.
-c'est vrai?! Murmura-t-elle un sourire radieux aux lèvres.
            Une porte grinça bruyamment dans l'air nocturne. Prise de panique, Merluna plongea par dessus bord. Inquiet, Francis passa le corps par dessus le bastingage.
-Merluna! Appela-t-il avec espoir.
La tête de la jeune fille réapparue à la surface.
-Oui? dit-elle
-Quand te reverrai-je. S’enquit-il
-lorsque tu le voudras, va à la proue seul et joue le morceau que tu interprétais. Je viendrai à toi. Je dois partir maintenant. Dit-elle précipitamment.
            Francis resta là a fixe la mer, incapable de croire ce qu'il venait de se passé. Une sirène, il venait de rencontré une sirène et elle aimait sa musique. Il devait à tout prix mémoriser ce morceau s'il voulait la revoir. Un instant après que Merluna est disparue, des bruits de pas se firent entendre non loin et lorsqu'il se retourna le capitaine Kean se tenait devant lui.
-Tu sembles désemparer mon jeune matelot. Tu as vue une sirène ou quoi?
-Euh... je...non, non euh j'essayais d'apprendre un morceau à la flute et j'avais un peu de difficulté. Bafouilla-t-il, pris de court.
-Ah je vois. Répliqua simplement son supérieur en s'accoudant, a ses cotés, sur le bastingage.
Ne sachant que rajouter Francis fixa la mer à l'endroit ou Merluna avait plongé
-Je pratiquais moi même l'harmonica à mes débuts dans la marine. Puis vint le rôle de second et finalement de capitaine, me laissant de moins en moins de temps pour pratiquer. Je comprends très bien qu'un homme à besoin de distraction lorsqu'il part en mer. Je te laisse; courage et patience mon garçon. dit-il paternel en lui tapotant l'épaule. Le capitaine repartit en sifflotant laissant le jeune homme à ses pensées.
Une vague de fatigue s'abattit sur lui et poussa Francis a retourné à sa cabine. Il sombra dans un sommeil peuplé de sirène jouant de la flute.






Chapitre VII

            Le lendemain, le bateau accosta et les matelots attribués à la corvée de chasse descendirent à terre. Francis passa ses journées dans un état second à fixer la mer; la douce Merluna lui manquait. Les exécutait ses corvées machinalement, rêvant d'étreindre la belle sirène. Même Greg fini par s'en rendre compte.
Un matin alors que le jeune homme était assis à la cafétéria devant son déjeuner à peine entamer, le cuisinier vint le voir.
-Hey Francis ça va. T’as pas l'air dans ton assiette sans faire de mauvais jeux de mots. Commença son ami.
-Hein. Quoi, comment dis-tu? Marmonnât-il en remarquant la présence de son ami assis en face de lui.
-Je t'ai demandé si ça allait, tu viens ici tu mange comme un moineau et tu ne cesse de regarder par le hublot. Qu’est-ce qui ne va pas mon vieux. S’inquiéta l'homme.
-Naha! T’inquiète pas Greg je dors mal c'est temps-ci c'est tout. Mentit-il, en songeant que ce n'était pas totalement faux.
-Bah je comprends, tu as hâte de reprendre la mer c'est ça? répliqua Greg.
-Oui c'est tout à fait ça. Dit-il soulager de la diversion. Il n'aurait pas supporté un interrogatoire. Bon je vais retourner à mes taches a plus tard. Lâcha le garçon en se levant.
-Oui pas de problèmes. Termina le cuisinier un peu rassuré.
            Les hommes revinrent finalement de la chasse au phoque après 8 jours et le bateau repartit enfin. Tous les soirs après les leçons donné à Greg, Francis entonna "le chant de la sirène" comme il se plaisait à l'appeler et la belle Merluna se présentait toute souriantes. Il passa toutes ses nuits en sa compagnie à discuter, à apprendre à se connaitre, à découvrir les différences entre humains et sirènes, à partager des fous rires et comme ce soir, à échanger un tout premier baiser, doux, gêné et un peu maladroit. Pour les deux jeunes amoureux ces moments étaient magiques. Puis le surlendemain arriva et avec lui, l'annonce de la dernière journée de voyage. Lorsque Merluna vint à Francis cette nuit là, elle était en émois, une tempête s'approchait à vive allure, quelque chose d'énorme.
-Tu dois avertir ton capitaine. Commença-t-elle paniquée. Tout le peuple des mers en parle, il y aura des vague immenses, votre navires ne tiendra pas le coup. Le supplia t'elle
-Tu en es certaine. S’enquit-il en la prenant par les épaules
-Oui. Acquiesça-t-elle avec force.
-Très bien, je vais l'avertir tout de suite. La rassura-t-il, puis l'embrassa et partit à la course vers les cabines. Un peu rassurer Merluna retourna à la mer tout en restant près.
Francis monta quatre a quatre les marches menant au poste de commande du navire et pénétra en trombe dans la cabine.
-Hey! On ne rentre pas ici comme dans une grange. Qu'est-ce qu'il y'a matelot de si urgent pour que tu défonce la porte avec la furie d'une tempête. s'écria le capitaine d'une voix forte et bourru tout en fusillant l'intrus, indigné.
Pris un peu de cours et réalisant qu'il n'aurait pas de deuxième chance il joua le tout pour le tout.
-Vous ne croyez pas si bien dire capitaine. Il y'a une terrible tempête qui fonce droit sur nous. Affirma-t-il laissant un moment pour que le message prenne son effet. Puis renchérit: nous devons pousser les moteurs et rentré au plus vite ou accoster et faire descendre tous le monde a terre ou ce sera une tragédie.
Le capitaine Kean le considéra un moment sans sourciller comme s'il cherchait le moindre doute dans l'allégation de son jeune matelot.
-Tu en es sur. Commença-t-il lentement d'une voix profonde.
-Oui absolument. Jura t'il sincère.
Le capitaine regarda ses instruments de bord puis l'horizon. Une mince ligne noire se dessinait effectivement à l'horizon.
-Je comprends tes craintes et je les prends en note, mais n'aie crainte nous aurons amplement le temps d'accoster.
-Mais... Objecta Francis.
-Je suis le capitaine et seul maitre a bord. Trancha-t-il sèchement
- S'il fallait rentrer a chaque tempêtes, rajouta t'il,  il n'y aurait pas un marin sur les mers. Alors retourne à tes corvées. C’est un ordre.






Chapitre VIII

            Dépité le jeune homme sortit. Une heure plus tard, le capitaine prit sa longue vue et scruta à nouveau l'horizon. L'orage semblait tourner et se diriger dans cette direction. Il referma l'instrument d'un coup sec. Son nouveau matelot avait soit de sacré bon yeux ou une intuition perspicace. Le Capitaine Kean n'était pas le genre d'homme à faire la sourde oreille au bon sens. Pour faire bonne mesure, il ouvrit le tube de communication et ordonna au machiniste de mettre les moteurs en routes. Mieux valait faire preuve de prudence en cette période de l'année. Francis, retourna à la proue, découragé, espérant y trouver son amie qui malheureusement n'y était plus. Il se retourna et fixa la masse noire qui grossissait au loin. Au bout d'un moment le bateau frémit. La cheminer cracha une boule de fumé grise suivit d'un flot continu. Peu à peu, le navire prit de la vitesse projetant une écume blanche de part et d'autre de la coque. Le capitaine l'avait finalement écouté. Ses craintes se dissipèrent à chaque mile nautique que le bateau franchissait. La Journée passa longuement. Malgré la mise en route des moteurs, la tempête prenait le dessus et avalait l'écart entre eux. L'on pouvait, à présent, distinguer l'immense colonne menaçante de nuage obscur roulé à la surface des flots. Francis ne pouvait s'empêcher de revoir le visage inquiet de la belle sirène. Impuissant, il alla se changer les idées à la cafétéria avec Greg, rejoignit par la plupart des marins qui n'étaient pas de quart. Chacun racontait des histoires de tempêtes. Les plus expérimentés se vantaient d'avoir connu bien pire, mais tout le monde savait qu'il ne fallait qu'une vague, plus grosse que les autres, pour faire chavirer le bateau. Le soir venu une pluie froide s'abattit le pont supérieur. Il devenait évident que la tempête les frapperaient de plein fouet sous peu. La plupart des hommes préféraient rester à l’abri à l'intérieur pour se protéger de la nature déchainée. Le bateau tanguait fortement à présent et les vagues devenaient monstrueuses. La puissance des vents avait arraché la voilure. Inquiet pour le capitaine, qui était à la barre depuis plus de 16 heures, Francis alla le trouver. En ouvrant la porte, la pluie et le vent l'assaillirent. À plusieurs reprises il dérapa sur le pont détrempé. Les bourrasques tentèrent de le projeté par dessus bord plus d'une fois. Il réussit toutefois à grimper l'escalier menant à la cabine en s'accrochant fortement à la rampe. Lorsqu'il fut enfin à l'intérieur, il était transit et mouillée de bord en bord.
-Comment allé vous Capitaine. Dit-il soucieux
-Comme un homme qui est heureux d'avoir écouté l'avertissement de son matelot. Répliqua Kean souriant.
-Comment pouvez-vous sourire dans moment pareil. Questionna le jeune homme.
-Lorsque tu auras navigué aussi longuement que moi, tu comprendras que la mer offres et prends comme bon lui semble. Alors, lorsque tu prends la barre de ton navire tu laisse; tes soucis, tes regrets et tes peurs derrière toi et tu embrasse le moment présent, le cœur léger. La mer m'a tant donné. Si elle décide de me prendre, alors soit.
            Francis garda le silence et regarda son capitaine avec une admiration grandissante. Peu à peu, son angoisse se résorba et il se sentit en paix devant les événements. Après tout, que pouvait-il y changer.
-Peux-tu faire quelque chose pour moi. Demanda Kean sans le regarder.
-Bien sur capitaine, tout ce que vous voulez. S’exclama-t-il fervent
-Retourne aux cabines mon gars, rassure les, joue leur un morceau, calme leur esprit. Demanda-t-il en le fixant droit dans les yeux.
-Avec plaisir mon capitaine. Répliqua t'il transporter par sa mission.
-Fait attention sur le pont, je ne voudrais pas perdre mon nouveau second. Ajouta le capitaine
-Moi? Vous êtes sérieux. Bafouilla Francis.
-Aussitôt que l'on touche terre, je te fais enregistrer comme tel. Tu as fais preuve de vigilance en m'avertissant. Cette tempête nous aurais tous surpris si ça n'eue été de toi. Dit-il souriant devant l'air ravi du jeune homme. Va maintenant.





Chapitre IX

Le présent.

Monsieur Abbott pris une gorgée de thé et continua.
-Ce fut les dernières paroles qu'il me dit lors de ce voyage. Je ne me suis jamais rendu aux cabines. Le vent et la pluie m'ont aveuglé et je n'ai pas vue la vague qui s'est abattue sur le pont. Une fois à la mer je me savais perdu. Il ne servait à rien de crier ni même de nager. J'ai tenté de résister mais après trois vagues je n’avais plus de force. Lorsque la quatrième s'est écrasée sur moi, m'entrainant vers le fond mes forces m'ont abandonnées. Épuisé et désorienté, j'ai perdu connaissance. Termina-t-il son récit. Il contempla sa tasse vide, se leva et alla chercher la bouilloire.
-Que s'est il passé ensuite. Lâcha Paul en tendant sa tasse pour un réchaud. Ca ne peut pas finir comme de cette façon et ça n'explique toujours pas pourquoi tu es resté célibataire.
-J'y arrive, j'y arrive. Se récria le vieil homme, en regardant le plafond.
-Alors? répéta Paul;  peu affecter par la saute d'humeur de son frère ainé.
Francis se rassis, fit tourner le contenu de sa tasse, pris une bonne inspiration et poursuivit son récit.
-Lorsque j'ai reprit connaissance, j'étais étendu sur la plage qui borde cette maison en contrebas. J'avais les poumons en feu, le regard flou et un affreux gout de sel en bouche. J'étais faible mais en vie. Je suis resté allongé un long moment, tentant de me rappeler les derniers événements. Je me souvenais du la tempête et de la vague qui m'a projetée emporter mais pour le reste, rien à faire, c'était le néant complet. Lorsque je me suis finalement mis débout, Merluna m'est apparue au milieu des vagues. Sur son visage je pue lire le soulagement et la fatigue, s'est beau yeux était cerner. Tant bien que mal je me trainai jusqu'a elle. Elle me raconta comment elle avait faillit arrivée trop tard et comment elle avait passé la nuit à me garder la tête hors de l'eau. Elle me raconta aussi comment ce geste lui avait couté son habilité de se transforme en femme. Les lois des mers était strict, on ne venait pas en aide au humain. Elle n'en était pas triste. Car elle me confessa son amour éternelle pour moi et que ce sacrifice était bien léger en comparaison. Le seul fait de me savoir vivant était une récompense pour elle. Je l'étreignis sur mon cœur la couvrant de baiser et lui jurant que mon amour était réciproque. Nous restâmes ainsi un moment puis elle brisa notre étreinte. Elle sortit une corne de narval d'une besace qu'elle portait en bandoulière et m'en fit cadeau. Elle m'invita aussi d'en faire une flute.
-lorsque tes jours sur la terre ferme seront à leur fin, que tu aurais vécu une vie heureuse et pleine, revient sur cette plage et joue le tout premier air de notre rencontre. À ce moment seulement je reviendrai. Me dit-elle. Termina Francis.
Francis attendit les commentaires de son frère.
-C'est une belle histoire Francis. Commenta Paul. Mais franchement, une sirène et une corne magique c'est dur a avalé. Renchérit il sceptique.
-C'est pourtant la vérité, je te l'avais dis que je tu ne me croirais pas. Rétorqua son frère.
-Allez dit le moi, tu as tout inventé pas vrai? Railla Paul secoué par un léger gloussement.
-Ça ne me dérange pas que tu ne me crois pas, tu peux même te moquer mais je tiens à te dire que tout ce que je t'ai raconté sont strictement les faits. Réaffirma le vieil homme calmement mais peu irrité. Si tu ne me crois pas, accompagne moi a ma remise et je te montrerai la corne. Offrit-il
-Bon aller ça va, j'ai compris te froisse pas. Coupa le cadet.
Il y'eue un petit moment de silence entre les deux frères. Puis l'horloge sonna les quartes heures.
-Bon dieu, je dois te laisser, il faut que je passe prendre Patricia à son bénévolat. Je suis heureux te t'avoir revu Francis. Tu me pardonne pour tout à l'heure? interrogea-t-il.
-Bien sur c'est sans rancune. Céda M. Abbott
            Les deux frères sortirent de la maison et se donnèrent une accolade. L'ainé regarda son cadet s'en aller dans sa Cadillac rutilante et lui envoya de grand signe de la main en guise d'au revoir. Une fois seul, le vieil homme retourna a l'intérieur et s'assit au salon dans sa chaise a bascule et se berça. Le mouvement lui rappelait le doux tangage des vagues. Il se berça ainsi longuement, ne prenant une pause que pour le souper puis revins s'assoir et réfléchir. Il se berça toute la soirée et réfléchit longuement. Le soir venu alors qu'il reposait sous une couette épaisse, ses pensées avaient atteint maturité et sa décision fut prise.






Chapitre X - Épilogue
           
            Le soleil n'avait pas encore fait son apparition qu'à l'arrière de la maison, à la fenêtre du haut, s'alluma la lumière d'une lampe de chevet. M. Abbott s'y présenta et scruta l'horizon. La mouette qui nichait sur le rebord ne remarqua pas sa présence, trop endormit qu'elle était.  Le visage parcheminer sourit, ça faisait 70 ans jour pour jour qu'il avait laissé sa bien-aimée sur les rivages de son domaine. Le ciel nocturne était tacheté de frêle nuage blafard. Monsieur Abbott, sentit pour la première fois le poids de l'âge. Il était temps, sa vie avait été des plus remplie. Se détournant de sa contemplation, il se racla la gorge et trotta vers sa vielle commode. Il enleva son pyjama, le plia avec soin et le déposa sur le meuble comme à son habitude. Il sortit ensuite son plus bel habit du garde robe, un ensemble brun carotté de fine ligne bleu. Mr. Abbott s'admirait dans la glace en fignolant sa présentation lorsque l'horloge grand-père sonna les quatre heures du matin. Cette pièce d'antiquité lui manquerait songea t'il avec nostalgie. Il sortit de sa chambre et descendit à la cuisine. Tout en prenant son déjeuner, il écrit plusieurs lettres; la plupart a des amis ou de la parenté. La dernière s'adressait à son frère Paul et se résumait seulement à quelques mots.
-"Mon cher Paul, tu as toujours été un frère formidable, je t'aime de tout mon être, ton frère Francis « post scriptum ». Ne me cherche pas mais souviens toi de mon histoire et tu comprendras." Relut-il à haute voix.
            Satisfait il joignit à la lettre, un acte notarié le désignant comme légataire de tout ses biens ainsi que sa propriété. Il déposa le paquet d'enveloppes à la boite aux lettres au bout de son entré et leva le petit drapeau. Il remonta l'allée et emprunta le sentier de pierre. Les lueurs de l'aube illuminèrent son chemin jusqu'a sa remise. Il y pénétra et dénicha facilement ce qu'il cherchait; un objet long envelopper avec soin dans un morceau de voile au fond d'un coffret en bois. Il empocha l'objet et ressortit. Il contempla une dernière fois la demeure qu'il avait habitée durant plus de 60 ans. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir un léger pincement au cœur à l'idée de la quitter. Il y avait vécu tant de souvenir et de jours heureux. Décidé et résolu, il se détourna et emprunta l'escalier à flan de falaise. Les marches grisâtres par l'humidité grincèrent sous son passage. Le son et sa présence soulevèrent l'indignation de quelques goélands qui nichait à même la roche. Le bois fit place à un sable rocailleux. Il ôta ses chaussures, les balança dans le sable et roula ses bas de pantalon. Le sable frais lui chatouillait les orteils. Fébrile, il trotta jusqu'à la mer. Les vagues s’écrasaient sans relâche en douceur. Le spectacle étaient majestueux; le soleil s'élevait a l'horizon, les oiseaux marins lançaient leur trille et les eaux de l'atlantique scintillait. Il s'immergea jusqu'au genou sans ressentir la morsure des flots glacials. Tremblant d'excitation, il sortit le paquet de son veston. Il écarta affectueusement la toile et dévoila une magnifique corne de narval. Plusieurs trous en perforaient la surface. Les yeux humides, il contempla l'instrument. Il avait passé plus de 10 ans à sa confection. S'imposant la perfection dans les moindres détails. Nerveux, il porta l'embouchure à ses lèvres et ferma les yeux. Ses doigts s'élancèrent avec la même dextérité de ses 17 ans. Une longue et douce note jaillit. Pour Francis, le temps et l'espace se figea. La mélodie du "chant de la sirène" s'éleva. La chanson flotta sur le souffle du large et lança son appel. Monsieur Abbott joua comme il ne l'avait jamais fait au par avant. On pouvait sentir tout son amour se déverser à chaque note. La dernière note mourut et il rouvrit les yeux.  Là, devant lui, au milieu des vagues, la belle jeune fille d'antan. Elle était identique à son souvenir sinon encore plus belle. Sa manne verte blonde encadrait son visage espiègle, le teint légèrement bleuté était fendu d'un immense sourire radieux, Monsieur Abbott fondit en larmes et s'élança vers la sirène. Ils s'embrassèrent longuement puis la belle rompit l'étreinte.
-Tu m'as tant manqué, je me languissais d'entendre à nouveau le son de ta voix et tes douces chanson.
-A chaque printemps je me faisais violence pour ne pas me précipité sur cette plage et jouer notre air. A chaque fois je me disais, non, la flute n'est pas prête, je dois encore l'amélioré. J'ai encore des choses à vivre ici. Mais plus cette fois, j'ai fait adieux a cette vie, je suis prêt a vivre le peu qu'il me reste avec toi. Durant toutes ces années j'ai patienté pour toi. Avoua t'il sincère.
-J'ai un cadeau pour toi. dit-elle de sa voix chantante en sortant une peau de phoque tanné et ouvragé. Mets là et tu pourras m'accompagner. L'enjoignit t'elle.
            Sans hésiter, il se dévêtit et l'enfila sur ses épaules. Le vieil homme ressentit un étrange picotement et constata avec stupéfaction, le vêtement se fondre sur sa propre peau. Il arborait une teinte grise bleuté. Ses traits retrouvèrent l'apparence lisse de sa jeunesse, ses doigts se palmèrent et une splendide et puissante queue de phoque troqua ses vieilles jambes tremblotantes. Une douce caresse remplaça le froid intense de l'eau. Ébahi, il contempla sa nouvelle physionomie. De joie, il embrassa de nouveau Merluna. Puis d'un regard complice tous deux plongèrent sous les vagues et disparurent main dans la main dans les profondeurs des eaux de Terre-Neuve. Heureux d'être enfin à nouveau réunis.
Fin.

2 commentaires:

  1. Very interesting. I was hooked by the hint of a mystery in chapter 2. Keep the chapters coming.
    -Bart

    RépondreEffacer
  2. Elle est vraiment bonne ton histoire! Tu ecrit trés bien! Bravo pour cette belle reussit!
    Je t'aime fort!
    Ju xoxo

    RépondreEffacer