lundi 29 octobre 2012

Défi - Yeux sanguins-révision

source: inconnue
04-10-12 premier jet
11-10-12 edition
12-10-12 edition

Les yeux sanguins d’Evara se rivèrent à nouveau à moi. En tant qu’hôte, il était de mon devoir d’être présent et accommodant pour nos visiteurs. Mon père avait hérité du manoir à la mort de son grand-père. Dans une impasse financière, il avait accueilli l’occasion comme une bénédiction. Lui et moi y avions donc emménagés. Les lieux avaient appartenus, autrefois, à une riche famille dont le nom était tombé dans l’oubli. Il avait changé maintes et maintes fois de propriétaire avant d’être reconverti en auberge par mon arrière grand-père, après la guerre. Sa position géographique se situait à cheval entre l’Autriche et la Slovaquie, à mi-chemin entre la Hongrie et la république tchèque. Des gens des quatre nations et même de plus loin y convergeaient. La plupart y restaient l’instant d’une nuit avant de poursuivre leur périple au matin. Il n’était donc pas rare de croiser des gens différents et étranges. Nous étions, nous-mêmes, pas originaires de ce coin du monde mais de l’Angleterre.

Mais en trois ans d’ouverture, jamais je n’ai rencontré plus étranges ou secret qu’Evara et Myrolo. Dès le premier jour, ou elle franchit le seuil, j’ai souhaité son départ. Je me souviens encore en frissonnant de son arrivée. C’était à la fin du mois de novembre. Les feuilles avaient quitté leur trônes sylvestres et tapissait le sol gelé. L’hiver avait fait main basse sur le pays. Le dernier client nous avait quittées depuis plus d’une semaine. Père m’annonça au petit déjeuner qu’il était grand temps de fermer de l’auberge. Habitué, j’ai participé aux tâches. Toutes la literie avaient été rangées, les planchers bien cirés, la réserve d’huile à lampe suffisantes, les pièces inoccupées avaient était condamnées, le bois de chauffage bien cordé dans la dépense jouxtant le manoir et les garde-mangers et chambres froide bien remplies. Je terminais ma tourné à l’écurie lorsque j’entrevis deux figures encapuchonnées traverser le portail du domaine. Une bourrasque souleva une lame de neige poudreuse et me voila la vue l’espace d’un moment. Lorsque que ma vision se rétablie, ils n’étaient plus là. J’étais frigorifié et n’avait aucun désir de m’attarder dans l’air glacial. Recherchant la chaleur réconfortante du manoir, je me suis précipité à l’intérieur. Empruntant la porte de service, je fis un détour aux cuisines pour une tasse de té fumante. Recueillant un peu de chaleur émanant de la porcelaine, j’entendis père discuter dans le grand halle. Curieux, je le rejoignis. Dans l’ombre de l’escalier, j’ai été frappé de stupeur en apercevant ses interlocuteurs. L’un des deux inconnus s’entretenait avec père pendant que le deuxième se tenait en retrait. Avec ses six pieds de haut, père, était un géant dans ce bout du monde. Mais en présence du voyageur, il paraissait minuscule. Cet homme était immense. Ce qui me figea sur place toutefois, n’était pas l’imposante stature de l’homme mais le regard du deuxième. Ridiculement plus petit que son compagnon, il s’en dégageait néanmoins une menace palpable qui vous inspirait un profond malaise. J’avais le souffle coupé, les oreilles bourdonnantes et mon cœur se permit même l’omission de quelques battements. Sans sourciller, il me dévisageait de son étrange regard rougeâtre. Devant ces yeux inquisiteurs, j’étais mise à nu et vulnérable.

Il brisa le contact visuel juste à temps pour que j’entende Père leur offrir la suite de la tour sud : à mon grand désarroi. Cette chambre était ma préférée. Elle donnait sur le lac et elle avait son propre foyer. Je m’accaparais d’ordinaire cette chambre durant la fermeture d’hiver. Père n’y voyait jamais d’inconvénient. La présence de client changea la situation. J'étais obligé de demeurer dans ma chambre pleine de courant d’airs glaciaux.

Un mois s’était écoulé depuis qu’ils avaient pris logement. Je découvris avec étonnement que l’inconnu aux yeux sanguins était une fille d’une quinzaine d’années. Depuis l’incident dans la halle, elle ne m’avait ni adressé la parole ni rien tenter de déplacé ou menaçant. A bien y penser, elle n’avait jamais adressée la parole à quiconque. Les rare fois qu’elle avait donné l’impression de communiquer, se résumait à un regard ou un simple geste. Elle passait ses journées à déambuler dans les corridors ou à lire bien calée dans l’un des fauteuils du boudoir commun. Seule son attirance obsessive pour l’horloge de la bibliothèque était étrange. Autrement son comportement était impeccable ce qui ne me rassurait en rien. Elle prenait même tous ses repas dans sa chambre, à mon soulagement. Je n’aurais pas aimé diner sous son regard carmin. J’ai appris plus tard par mon père qu’elle appartenait à un des plus vielles familles d’Autriche. Elle aurait souffert d’une maladie des plus virulentes à un très jeune âge. Ce qui l’aurait laissé muette et le regard sanguins. Stigmatisée à vie. A l’époque, peu m’importait sa richesse ou sa condition. Je ne pouvais m’empêcher d’éprouvé un malaise. Mon éducation anglo-saxonne me gardait bien de le dire, ou même d’y penser en sa présence. Elle était plus qu’elle laissait paraitre. Un aspect d'elle exsudait le danger j’en étais certain. Père lui ne partageait pas mes appréhensions.

15-10-12 edition

-Père, je vous assure, vous devez les faires partir. Plaidais-je pour dixième fois.

-Edward Abraham Harker c’est la dernière fois que tu m’importune à propos de nos clients.

-Mais Père!

-Il y’a pas de mais qui tienne, ils ont besoin de notre hospitalité et nous on grassement payer pour l’inconvénient.

Il rajouta une chemise à sa valise.

-Mais ils sont étranges et...

-Et quoi? Ne vois-tu pas que j’ai un souci plus important a réglé

-Evara, elle est dangereuse, je le sens.

Père éclata de rire. Voyons mon garçon, une jeune fille te fait peur?

Le garçon se renfrogna. Mère m’aurait cru, elle.

Devant l’air blessé de son fils et le souvenir de son épouse décédé Arthur Harker se radoucit. J’admets qu’ils sont étranges. Tu dois comprendre, l’année n’a pas été des plus rentables, nous avons besoins d’eux et de leur argent si nous ne voulons pas nous retrouver à la rue.

-Je sais père.

-Nous étions déjà en situation précaire et la perte de nos réserves de nourriture n’a rien aidé.

Je sais père, mais justement, ne trouvez pas cela une drôle de coïncidence que presque toutes la nourriture s’est gâté ou à été dévoré par la vermine peu après leur arrivé?

-Voyons tu ne peux les blâmer pour les rats et l’humidité.

N’ayant pas d’argument valable, je s’abstins.

-Nous en reparlerons à mon retour.

-Vous devez, vraiment partir?

-A moins que tu ne veuille passer le reste de l’hiver à jeuner, j’ai ai bien peur.

Comme pour justifier l’affirmation de son père, son estomac gargouilla bruyamment.

Arthur sourit. Je serai de retour d’ici une semaine, en attendant, je peux compter sur toi pour être un hôte exemplaire?

Edward s’apprêtait à répliquer.

-Je peux? Insista le père

Le jeune soupira. Oui vous pouvez père.

-Bien!

Satisfait Il ferma sa valise et quitta sa chambre pour le vestibule.

-Bon voyage père.

-Merci Ed et surtout, ne dérange pas nos invité avec ton escrime.

16-10-12 ajout

Il était très tôt lorsque père quitta le manoir. Ayant promis la meilleur des conduites, je me dirigeai donc vers les cuisines pour préparer le petit déjeuner. Le four au bois était pratiquement éteint. Seules quelques braises rougeoyaient dans l'âtre. Enfilant une cape épaisse sur mes épaules, je bravi le froid de décembre et me dirigea vers la dépense. Les bras chargé de lourdes buches, je m'apprêtais à retourner aux cuisines. Derrière moi une épaisse voix râpeuse s'éleva: "Dame Evara prendra son repas au boudoir aujourd'hui"

Effrayer par la surprise je sursautai et échappa mon fardeau. Prêt à me défendre je me retourna pour châtier le malotru. L'énorme Myrolo se tenait droit comme une tour dans les éléments. Il semblait insensible à la morsure du froid.

-Vous m’avez fait peur vous savez Mr. Myrolo, le moindre de la politesse serait de s'excuser.

-Pardon Mr. Harker me répondit-il de son ton monocorde.

Ayant repris ma contenance, je ramassai mes buches et lui demanda: que me vouliez-vous?

-Dame Evara prendra son repas au boudoir aujourd'hui.

-Bon c'est noté et a qu'elle heure le prendra t'elle?

-Elle s'y trouve et attend déjà.

-Ah bien, je devrais m'affairer dans ce cas.

Voyant qu'il ne bougeait pas je rajoutai: il y'a t-il autre chose?

-elle souhaite votre compagnie.

-Ma...compagnie? Vous en êtes certain?

Ignorant mon interrogation il se détourna et rentra.

N'ayant d'autre choix je le suivis. La neige lourde et épaisse craquait et s'acculait sous mes bottes. Comment un homme si imposant avait pue me surprendre de la sorte. Je ne l'avais jamais entendu arriver. Un détail me frappa: Je ne l'ai même pas entendu! Mon regard fouilla le sol en quête de la présence de son passage. Un homme de sa stature aurait laissé d'immense empruntes profondes. Aucune trace ne marquait le sol, comment cela se pouvait-il. Le mauvais pressentiment qui m'effleurait depuis leur arrivé se transforma en crainte bien fondée. Un froid qui n'avait rien à voir avec la température s'enfonça au plus profond de mes entrailles. Quelque chose de louche et de vraiment bizarre était à l'œuvre ici. Pourquoi père m'avait-il laissé en charge. Essayant de chasser mes frayeurs, je me concentrai sur les taches de la cuisine.

17-10-12 ajout

Le feu crépitait dans le poêle et l'eau avait été mise à bouillir. J’allai à la cave pour faire l'inventaire de ce qui pouvait être réchappé. Appréhensif, je tendis la lampe à l'huile au dessus du trou béant de l'escalier menant au sous-sol et aux garde-mangers. La faible lueur dispensé par la mèche imbibée d'huile n'était pas suffisante pour éloigné les ténèbres. Après l'épisode et la découverte fait plus tôt, j'avais les nerfs à vif. Prenant une profonde inspiration je descendis l'escalier. Cuisiné et garçon de course désigné du manoir, je connaissais la caves comme le fond de ma poche. Et pourtant en ce moment tout me semblait étrange et inhabituelle. Soulagé, j’arrivai finalement à ma destination. Les rats avaient fait un sale ravage dans les réserves. L’odeur était infecte. Plusieurs pots de fruits et légumes canné jonchait le sol brisé répandant leur contenu. Il faudrait que je ramasse ça sinon la vermine allait revenir. Les sacs de farines avaient été éventrés, ainsi qu'une bonne quantité des céréales. Ne désirant pas faire attendre mon invitée mais n'ayant nullement le désir de la rejoindre j'étirais le temps à la limite du bien saillant. Me sentant nauséeux a cause du mélange odeur j'écourtai ma prise d'inventaire et amassa dans le creux de mon tablier de quoi constituer le repas du matin.
A nouveau a la cuisine et ayant oublié mes peurs je m'affairais devant les fourneaux. Quelques moments plus tard je passais devant Evara et déposa le plateau chargé de nos deux couverts. Son regarda carmin suivait mes moindres gestes. Seulement une fois que tout fut installé, daigna-t-elle s'avancé. Elle mit de coté son  livre puis elle lissa sa robe bourgogne. Elle abandonna le fauteuil et trébucha près de moi. Par réflexe je tendis le bras. Sa main agrippa la mienne. A mon étonnement son contact était chaud alors qu'en voyant son teint pale l'on eu cru a la frigidité de sa peau. Dignement, elle retira sa main doucement, reprit contenance et s'assit sur la causeuse faisant face a ma chaise. Un peu de couleur monta à ses joues. Était-elle gênée? Malgré moi je ressentis de la sympathie à son égard. Peut-être n'était-elle pas ce que je croyais? Elle émit un subtil raclement de gorge. Perdu dans mes pensés a son sujet, je n'avais pas pris conscience de mon inconvenance. Ce fut à mon tour d'avoir le rose aux joues.

18-10-12 ajout

Perplexe, je m'assis et bafouilla quelques excuses. Masquant mon embarras du mieux que je pue, j'entrepris de faire le service. J’avais réussi récupérer et à préparer des œufs a la coque monté sur leur présentoir, trois sortes de confiture, des brioches et des croissants. Comme accompagnement il y'avait une variété de fruit dans le sirop ainsi des raisins, des figues et des abricots séchés. Au courant du repas, je fis une tentative maladroite d'établir la conversation jusqu'a ce que je me rappel de son mutisme. Le petit déjeuner se termina dans un malaise silencieux marqué par quelque rare bruit d'ustensile. Repue mais ne sachant comment détendre l'ambiance, je débarrassai les restes et disparu au cuisine. A nouveau seul, mon cerveau sembla reprendre du service. Les interrogations et leur réponses fusait de toutes parts. Mon fil de pensée avait tout d'un dialogue:

-Mais qu'est-ce que c'était ça?

-Franchement je ne le sais pas!

-Quel abruti tu fais de l'avoir craint, elle est inoffensive.

-Je ne sais pas, j'ai encore l'impression que c'était une mise en scène, ça ne colle pas.

-Tu as trop d'imagination, tu hallucine.

-Elle a passée tout le repas à surveiller mes moindres gestes.

-Évidement, vous n'étiez que deux dans cette pièce, tu voulais que regarde ses pieds.

-Pourquoi voulait-elle déjeuner avec moi, ça fait un mois qu'elle mange dans sa chambre

-Lâche le morceau Ed, elle est réservé c'est tout.

Tout au long de mes taches j'eue une discussion similaire avec moi-même. J'avais presque réussi de me rassuré lorsque Myrolo, me surprit à nouveau.

-Dame Evara m'a demandé de vous faire part de son appréciation de votre compagnie.

-Ah bien, j'en suis... heureux.

L'immense messager ne semblait avoir noté mon malaise et se tenait immobile dans le cadre de porte de la cuisine.

-Est-ce qu'il y'a autre chose?

-Elle souhaiterait répéter l'expérience au dîner.

-A quel endroit, le boudoir?

-A la salle a dîné.

Sans attendre de réponse, il avait tourné les talons me laissant avec d’autres questions sans réponse.

19-10-12 ajout

Il était 11 heures du matin et toutes mes tâches étaient complétées. Myrolo et elle ne prenait jamais de déjeuner, j'avais donc un bon quatre heure de libre avant de préparer le diner. Pour tué le temps, littéralement, je fis un détour a ma chambre et en ressorti un paquet sous le bras. Enfilant ma redingote et une bonne cape chaude, je me glissai par la porte de service et m'en alla faire au tour à l'écurie. A mon arrivé, les chevaux somnolaient doucement. Je déposai mon fardeau sur une balle de foin et me dirigea vers le boxe de Pivoine. C'était une jument à la robe couleur de blé mur, entrainée pour la compétions de saut. Dès qu'elle m'aperçue elle si mit à piaffer. Elle sentait ce qui se trouvait dans ma poche. Ne la faisait pas attendre, je lui offris une des carottes que j'eue apportée des cuisines. Alors qu'elle engloutissait mon cadeau en hennissant de bonheur, je régalais les autres chevaux. Une fois tout le monde satisfait, j'ouvris mon paquet. A l'intérieur, se trouvait mon fleuret d'escrime ainsi qu'une épée fine. Mon père ne tenait pas à ce que je dérange nos invités avec mes entrainements. Il était hors de question que je les abandonne. Ici j'étais sur de ne déranger personnes. Dans l'odeur de paille, d'animaux et de chaude humidité, je répétai et répétai, figures après figures. Ces exercices avait pour but renforcir ma posture, mon équilibre et d'augmenter la force et la rapidité de mon bras. Il me permettait également de voir claire lorsque j'étais assailli par le questionnement, la frustration ou le doute. Après trois heures à combattre mes démons intérieures j'étais détrempé. Jugeant que j'avais juste assez de temps pour me débarbouiller avant les préparations du diner, je ramassis mes affaires et filai au manoir.

22-10-12 ajout

Épuisé mais détendu, je ne fis guère attention et me dirigeai à ma chambre pour y déposer mes épées et me changer. La grande horloge du boudoir sonna les quinze heures. Le manoir était calme. Evara et Myrolo devaient se trouver à leur chambre à l’autre bout du manoir comme à leur habitude. Avec satisfaction, je remarquai que ma porte était toujours verrouillée. Je sorti la clé et pénétra a l'intérieur, une fois celle-ci débarrée. Ma chambre reflétait ma nature ordonnée. Mon lit était fait au carré. Mon télescope, pointait vers ma constellation préféré. Mes trophées d’équitation bien astiqués sur ma commode se partageaient la place avec mes médailles d’escrime. Au dessus, la peinture de mère qui m’avait poussé vers ces disciplines.

Tout était a sa place et disponible a l'utilisation. Avec soin je déposai mes armes sur leurs présentoirs. Par la fenêtre, j'aperçue le ciel gris et bas. Une neige dense voilait a présent l'horizon. Le vent s’infiltra entre la fenêtre et le cadre en sifflant. La fraicheur de la brise m’apporta un frisson. La nuit serait fraîche ce soir. Parmis la quatité de flocons, une faible lueur mourrait à l’endroit ou se trouait le lac. On pouvait deviner le soleil qui amorçait la fin de sa course. L’heure du repas approchait et je ne savais pas encore ce que j’allais offrir a mes invités. Me dépêchant, je mis mes vêtements au panier et en sortit de nouveaux. Le parquet grinça subtilement devant ma porte. Surprit pour la troisième fois aujourd'hui, je couvris ma nudité et tendi l'oreille. J'attendis et j'attendis encore. Tentant d’entendre ne serait-ce qu'un souffle, un frappement a la porte ou une voix. Rien. Enfilant mon pantalon, je m'approchai furtivement de la porte. Quelqu’un se tenait derrière, je pouvais en voir l'ombre sous la porte.

-Evara, est-ce vous?

Réalisant la stupidité de la question je marmonnai. "Mais quel imbécile je suis, elle est muette voyons."

- Ma tenue est inconvenante, juste une minute et je vous ouvre.

Une fois habillé, j'ouvris la porte sur... personne. Passant la tête par le cadre, je regardai sur la gauche du couloir. Personne. Un froissement de tissue attira mon attention vers l'autre extrémité du corridor. Une ombre, très fugaces semblait avoir tourné le coin. Décidé, je m'élançai à sa suite.

23-10-12 ajout

Dans mon élan, je failli trébucher en tournant le coin du corridor. Débouchant sur l'escalier principale, j'aperçue une forme humaine écroulée sur le palier inférieur. Un liquide carmin s'étendait sous la forme.
Appréhendant le pire je descendis à toutes vitesses le long escalier. Une fois tout près j'arrêtai d'un coup sec. Je reconnaissais cet amas de tissus, c'était la cape de voyage de père. Mon cœur se mit à se débattre follement.

-NON!

Tout mon corps tremblait à présent.

-Non...non...ce n'est pas possible.

-Père, père est-ce vous?

Le cœur au bord des lèvres je m'accroupi à ses cotés

-Dieux faites que je me trompe.

D'une main fébrile, je le retournai. Les yeux clos, le visage livide et ensanglanté de père s'offrit à moi.

-NON!

Des larmes brulantes brouillaient ma vue. Les sanglots eurent raison de moi. Inconsolable, je détournai le regard et m'écroulai sur les marches. Une poigne implacable et griffue semblable à des serres agrippa violement ma jambe m'arrachant un hurlement. Un effroi sans pareille s'empara de moi. Le visage de père avait abandonné toute humanité. Le teint crayeux et les traits déformés par la rage étaient figés. Aucun son ne s'échappait de la bouche garni de crocs acérés. Avides les griffes cheminaient vers ma gorge en lacérant chaires et vêtement. A coup de poing et de pied, je me débattis comme je pue, l'instinct supplantait tout. Impuissant, je ne pue que contempler leur progression. Résistant jusqu'au bout, j'éloignais ma gorge en projetant la tête vers l'arrière. Sur le palier supérieur se tenait un ombre frêle. Seul aspect visible, un sourire carnassier démesuré et deux yeux sanguins luisant comme des flammes.

24-10-12

-Ahhhhhhhhhhhhhh!

Confus je me retrouvai à nouveau dans ma chambre, étendu dans mon lit, à hurler comme un dément les yeux exorbités fixant une scène d'horreur. Peu à peu, les miasmes de la vision s’effilochèrent. La pénombre qui embrumait mon esprit se dissipa. Le papier peint rayé des murs de ma chambre m'apparut dans la lueur vacillante de ma lampe de chevet. Nauséeux je m'assis au bord du lit.

-Mais qu'est-ce qui c'est passé? Fébrile je me tâtai le torse et la gorge. Aucunes blessures ne marquaient mon corps.

Ma respiration s'entrechoquait tant que le tournis me gagna. Dehors j'entendais le vent battre la neige contre ma fenêtre. De la clarté du jour il ne restait rien. Aspirant profondément, je fini par calmer les battements de cœur.

-j'ai rêvé?

D’un effort monumental je forçai ma mémoire à revivre les évènements de la journée. Un a un je les repassai en revue. Tous sauf mon assoupissement.

-Comment se fait-il que je me réveil alors que je n'ai aucune souvenir de m'être endormi?

Hagard je me dirigeai vers le petit bassinet sous le miroir. Mes mains en coupe, je puisai un peu d'eau et m'aspergeai le visage. La froideur de l'eau me fit le plus grand bien. Considérant mes vêtements détrempés de sueur je les retirai et fit ma toilette. Je boutonnais ma chemise lorsqu'un détail attira mon attention. Du miroir, je voyais la quasi intégralité de ma chambre et bien sur la commode avec mes armes, trophées et la peinture de ma mère. Cette dernière n'était plus droite. J'allais le replacer lorsque mon cœur s'affola à nouveau. Le parquet avait craqué devant ma porte.

25-10-2012

Écœuré d'être surpris a tout instant, j’ouvris brusquement la porte. Frustré, je fis la même découverte qu'en rêve: Rien. Gardant la porte ouverte, je retournai a l'intérieur et mis le fourreau a ma ceinture bien décidé à ne plus me laissé faire. Je ne voulais risquer d'être pris de cours à nouveau. Une fois armé, je pris soin de verrouillé la porte et sorti.

Le manoir que j'avais appris à considérer comme mon foyer, un lieu sur et accueillant avait perdu de ses charmes a mes yeux. Chaque sculpture semblait hideuse et menaçante. Je découvrais une perversion et un macabre dans les peintures que je n’avais jamais prêté attention. Les ombres se mouvaient à l'orée de mon champ de vision, pour se figer sous mon inspection. Même l'écho de mes pas sur le marbre semblait chuchoter des menaces.

De la bibliothèque éclata de son carillon de la grande horloge. Trois coups bien distincts m'accompagnèrent dans le long corridor jusqu'au palier supérieur de l'escalier. En contre bas je vis, horrifié, une masse de tissus ainsi qu'un étendu sombre, sous celle-ci. Tirant mon épée de son fourreau, je descendis prudemment, à l'affut du moindre mouvement. Maintenant a porté, je piquai du bout de mon arme la masse. Constatant qu'il s'agissait de ma cape, et non celle de père. Je ris de ma sottise puis remis mon épée dans sa gaine de cuir. Soulagé je me penchai pour ramasser le vêtement.

-Pour une minute j'ai bien cru revivre ce satané cauchemar.

Me parler à haute voix pouvait paraitre ridicule mais à ce moment, le son de ma voix m'aidait à chasser mes peurs. Secouant la cape, j’envoyai éclabousser gouttelettes d'eau et motte de neige sur le tapis du hall. Probablement la source de la flaque sombre sur le sol.

-J'ai due la laissé tomber a mon retour de l'écurie.

Encore nerveux et un peuttremblant je pris la direction de la cuisine.

29-10-2012

Une fois de plus je due descendre a la cave. Rebutant j'observais pour la deuxième fois aujourd'hui l'ouverture sombre et lugubre de l'escalier menant à la cave.

-Pourquoi faut-il que nos provisions soit au sous-sol?

Je n'avais pas de réponse à cette question. Bien sur mon cerveau lui connaissait la réponse logique mais étrangement mes jambes semblait n'y comprendre rien et refusait de m'obéir. Inspirant a plein poumon a plusieurs reprise, j'invoquai le courage de descendre dans la noirceur oppressante du sous-sol. L’écho de mes pas sur la pierre de l'escalier résonnait lugubrement dans la sombre tranquillité. La lampe à l'huile n'éclairait qu’à quelques pieds devant moi ce qui ne représentait pas grand chose mais je m'y accrochais comme un naufragé s'accrochait à une bouée. Mon imagination me jouait des tours. J’avais l'impression qu'a tous moment la créature de mon cauchemar allait surgirent et terminer ce qu'elle n'avait pue accomplir en rêve. La tête me bourdonnait et mon cœur battait si fort que je fus persuader qu'il me sortirait de la poitrine. J’approchais du garde-manger quand une masse frôla ma jambe. Incapable d'en prendre plus je fis demi-tour. Cherchant à mettre le plus de distance avec cet endroit, je me mis à courir. Trébuchant sur la dernière marche, je faillis laisser tomber la lampe. Haletant, j'observai avec appréhension la porte ouverte. Le nerf a vif, je m'attendais à voir jaillir la créature gueule grande ouverte.…à suivre!


~*~*~*~*~*~*~{*_*}~*~*~*~*~*~*~

{ NOTE ET DIVAGATION DE L'AUTEUR }

~*~*~*~*~*~*~{*-*}~*~*~*~*~*~*~


Notes :

Bon il est clair que je suis rendu plus loin que les 4000 estimés et que vraisemblablement je me rendrai encore plus loin. Alors au diable les estimations et advienne que pourra. Ce qui est tout aussi clair est que je ne pense pas pouvoir terminer l’acte 1 avant le premier novembre. Je vais tenter d’y arriver mais avec plus que deux jours, j’en doute sincèrement.

Suite à mon précédent billet (post) concernant ma volonté à terminer ce que je commence, j’ai décidé de m’attaquer à mon dernier défi : Les yeux sanguins. Je me propose de mettre à profit les 15 prochains jours qui me séparent du NaNoWriMo pour conclure cette histoire courte. J’estime qu’elle devrait atteindre plus ou moins les 2000-2500 4000 mots. Mais qui sait, peut-être dépassera t’elle les attentes? Je publierai quotidiennement chaque modification. Vous aurez donc la chance de suivre son évolution.

Je sais, j'ai commencé à la première personne et je passe parfois à la troisième durant le dialogue. Je corrigerai ce détail lors de l'édition. Pour l'instant je me concentre a sortir les mots de ma tête. Ça va me donner de la pratique pour le Nano.

Plus que 9 jours(22-10-12) avant le Nano, j'excitation et la nervosité gagne de nouveaux sommets. Les idées et le planning commence a me revenir.



Progression du nombre de mots:

452 (04-10-12) premier jet
697 (11-10-12) édition et rajout
814 (12-10-12) édition et rajout
1 165 (15-10-12) rajout d'écrit non-édité
1 548 (16-10-12) rajout d’écrit non-édité
1 925 (17-10-12) rajout d'écrit non-édité
2 253 (18-10-12) rajout d'écrit non-édité
2 614 (22-10-12) rajout d'écrit non-édité
2 885 (23-10-12) rajout d'écrit non-édité
3 488 (24-10-12) rajout d'écrit non-édité
3 805 (25-10-12) rajout d'écrit non-édité
4 040 (29-10-12) rajout d'écrit non-édité

Comme toujours vos commentaires sont les bienvenues et des plus appréciés.

Sur ce je vous souhaite une excellente fin de journée, chères lectrices et chers lecteurs et je vous dis à demain.
Jeannot aka Nhim


2 commentaires:

  1. Cette histoire ma accroche, je n'étais plus capable d'arrêter de lire! J'ai hâte de voir ce qui va se passer prochainement!

    Julie

    RépondreEffacer