mardi 23 août 2011

L'homme et la sirène - Chapitre II


Chapitre II







            La lueur blafarde d'un soleil gêné commençait à poindre à l'horizon. À l'arrière de la maison, à l'une des lucarnes orientée vers la mer, s'alluma la lumière d'une lampe de chevet. Un vieil homme apparut à la fenêtre et scruta l'horizon. Troubler par la soudaine apparition, une mouette qui nichait sur le rebord s'envola à tir d'aile avec force cri d'indignation. Le visage parcheminé de l'homme par 87 ans d'histoire de vents et marées, de joies et de peines parut satisfait de ce qu'il vit. Le ciel azure et dégagé annonçait un journée radieuse. Monsieur Abbott, Francis de son prénom, avait été marin toute sa vie. Il était le genre d'homme que l'âge n'avait rien enlevé mais tout donné. Ses yeux brillants et malicieux lui conférait une jeunesse d'âme et s'accompagnait souvent d'un sourire taquin. Malgré son âge avancé, il gardait une forme enviable. Bien qu'il ne cherchait guère a s'entourer d'une foule, ses amis et sa parentés proche appréciaient son agréable compagnie et se délectaient toujours de ses anecdotes ou de son humour. S'étirant, il lâcha un grognement de satisfaction en entendant ses vieux os craqué et le délier des raideurs d'une nuit fraiche. Se détournant de sa contemplation, il se racla la gorge et trotta vers sa commode patiner. Il enleva son pyjama et le plia avec soin avant de le déposer sur le meuble comme à son habitude. Les mains légèrement tremblantes, il ouvrit le tiroir du haut et en sortit un pantalon brun datant d'une autre époque. Il en retira également une chemise bleu délavé et quelque peu élimé, des brettelles et une pair de chaussette. Mr. Abbott s'habillait lorsque l'horloge grand-père, au premier étage, sonna les cinq heures du matin. C'était une belle pièce d'antiquité tout en bois massif décoré de scène marine. Son mécanisme, une œuvre d'art, réglé avec précision. Elle avait appartenue au premier des Abbott qui l'avait importer d'Angleterre. Depuis, elle s'était légué de père en fils. Mr. Abbott aimait bien cette horloge. Paresseusement, il finit d'enfiler ses vêtements, sortit de sa chambre et s'engagea dans l'escalier. A chacun de ses pas les marches en bois massif grinçaient bruyamment. Il glissa distraitement sa main sur la rampe en fer forgé pour assuré sa descente. Au pied de l'escalier, il bifurqua vers le corridor de droite. Les murs tapissé de papier peint fleuri s'ouvrit sur son modeste salon ou trônait l'horloge. Une causeuse rayée verte et jaune dormait sur la gauche et a ses pieds une table basse toute simple et usé. Une chaise a bascule de bois patientait à l'opposé, accompagnée sur son haut dossier d'une jetée en laine bleu marine et dans un coin, passant inaperçu, un téléviseur couleur. Il continua son chemin de son pas trottinant et déboucha dans une modeste cuisine blanche. La pièce accueuillante baignait dans les rayons du soleil naissant. Son simple ammeublement était constituer d'un réfrigérateur bruyant, d'une cuisinière au gaz, d'un garde-manger encastrer discret et d'une table ronde ouvragé, cadeau de retraite de son frère cadet Paul, menuisier de profession. Sur trois de ses murs courait un comptoir en chêne parsemé de tache, brulure et trait de couteaux accumulés au fil des ans. En son milieu le meuble était percé d'un évier double juste en dessous d'une grande fenêtré a manivelle. Des herbes, cultiver a même son jardin, y pendaient répandant une odeur fraiche et épicé. La surface du meuble était quelque peu encombré. Une boite a pain, une bouilloire a sifflet et un grille pain électrique se dissiputaient l'espace. Une série de pots en grès de forme et de taille divers peint en rouge, bleu royal, vert et jaune se tenaient en retrait. Ils conservaitent des pates, du riz, des fruits et des légumes séchés ainsi qu'un té fait maison dans une boite en fer.


            Mr Abbott ouvrit l'un des tiroirs et en sortit une boite d'allumettes. Il s'avança vers la cuisiniere, tourna le bouton du gaz puis craqua une allumette et l'approcha du bruleur. Une belle flamme vive et bleutée apparue, accompagné d'un petit souffle. Il y déposa la bouilloire pleine d'une eau fraiche puis déposa deux rôtis dans le grille pain et sortit du frigidaire un petit pot de confiture de mure et sureau. Tout en se préparant une tasse de thé, dehors, le soleil continuait sa course. Le décor côtier s'illuminait un peu a peu. Dans l'azure, quelques sternes virevolait. Sur la plage, en contre-bas, des mouettes et des goélands se disputaient un quelquonque butin. Au travers des flots plongeaient de grands cormorants à la recherche de leur déjeuner. En même temps que la bouilloire émettait un sifflement strident, ses rôtis bondirent du grille pain. Mr. Abbott enleva la bouilloire du feu, éteignit la cuisinière et versa l'eau fumante dans sa tasse. Il redéposa la bouilloire et pris ses rôtis au passage avant d'aller s'assoir à table. En dégustant son déjeuner, il se dit que la journée serait parfaite pour faire un peu l'entretient de son jardin. Il faut avouer qu'il l'avait un peu négligé. Il passait de plus en plus de temps, assis sur la plage qui embrassait son domaine, a regarder le large et sentir l'appel de son immensité et du passé. Une fois son repas terminé, il mit sa vaisselle et ses ustensiles au creux de l'évier en se disant qu'il la ferait avec celle du soir. Remplissant à nouveau sa tasse d'une eau bien bouillante, il se dirigea vers le vestibule donnant sur l'avant . Il ramassa une vielle casquette plate dans le placard ainsi qu'une paire des bottes de caoutchouc noire un peu raide qu'il chaussa assit sur le banc d'entré. Il calla bien profondément la casquette sur sa tête et prit au passage un trousseau de clé qui pendait sur le crochet près de la porte d'entré. Une fois dehors, il inspira a plein poumon. Il appréciait l'air frais chargé d'effluve salin. Il trottina sur le sentier de pierres accompagné du cliquetis métallique des clés, secouer a chaque pas, jusqu'a la remise à l'arrière. Arrivé à destinatioin, il leva le trousseau et marmonna un peu en cherchant la clé. Trouvant la bonne, il l'inséra dans la serrure du cadenas, força un peu pour faire fonctionner le mécanisme. Il poussa la porte et s'enfonça dans le petit bâtiment. Il en ressortit, peu de temps après, avec un sac charger d'outils de jardinage.


            Tout au long de l'avant midi, il travailla d'un rythme léger, assis sur son tabouret. Sa besogne s'accompagnait des cris d'oiseaux marin qui volait par dizaine a présent dans le ciel éblouissant. Une douce brise le caressait tandis que les rayons du soleil de juillet réchauffaient ses vieux os. Peu avant l'heure du diner, des pneus d'une voiture crissa sur le gravier dans son allée de stationnement. Se relevant de son siège, il quitta sa tâche et s'en alla voir son visiteur. En reprenant le sentier, il entendit le son d'une portière claquer. Il tournait le coin lorsqu'il aperçu, dans la cours, une Cadillac blanche bien ciré. A mis chemin dans l'escalier d'entré, un homme d'une soixante-dizaine d'année, peinait a gravire les marches. Il se mouvait à l'aide du canne noir. Une chevelure blanche et dégarnit, un veston cravate brun, aucun doute possible il s'agissait de son frère cadet; Paul qu'il héla aussitôt.




-Quels bon vent t'amène Paul. dit-il en s'avançant vers lui la main tendu.




L'homme un peu surpris se retourna, l'air figé et descendit les marches aussi difficilement qu'il les avait montées.




-Quel bon vent m'amène? répliqua t'il interloquer. Ca fait bien 9 mois que je n'ai plus de tes nouvelles et c'est tout ce que tu trouve a dire. s'exclama t'il un peu grognon.




-Tant que ça? rétorqua Francis sans faire de cas de l'air renfrogner de son frère cadet. Eh bien, le temps passe plus vite que tu ne changeais de copine à l'époque. dit-il narquois.


-Que pouvais-je y faire, elles me voulaient toutes. Dit Paul en rendant le sourire à son frère.
Les deux vieillards se donnèrent une bonne accolade. Tout souriant au plaisir de se retrouver.


-Tout ça, c'était bien avant que je rencontre Patricia. Ajouta t'il.


-Maintenant que tu me le rappel, ça fait effectivement bien longtemps qu'on ne s'est pas vue. Je suis bien heureux que tu sois là. En parlant de Patricia, que devient-elle?


-Oh elle se porte très bien et je crois que c'est elle qui va m'enterrer. Elle est plus occupée que jamais avec tout ce bénévolat et moi je me déplace avec une canne, tu te rends compte une canne. Mais toi j'aimerais bien que tu m'explique pourquoi tu es rester vieux garçon tout ta vie. Tu étais plutôt bel homme. Je connaissais au moins une demi douzaine de jeune fleur que tu aurais pue cueillir aisément. Tu les rendais folles avec ce petit air mystérieux. Que tu as toujours garder d'ailleurs. Ajouta t'il en faisait la moue.


-Vraiment j'ai l'air mystérieux moi? dit-il en clignant de l'œil.


Paul afficha un air entendu.


-Tu me lâchera jamais avec ça, pas vrai? rajouta monsieur Abbott en enlevant sa cassequette et s'ébourriffant le cheveux.


-Pas une chance. Affirma Paul, un sourire malicieux au lèvres.


Mr. Abbott réfléchit un instant.


-Ahhhh! et puis après tout, qu'est-ce que ça pourrait bien changer maintenant. Rentre donc, je vais te le dire, mais tu va me trouver fou. dit-il en gravissant les marches du porche d'entré.


Intrigué et excité d'en apprendre plus sur le fameux secret de son frère ainé, Paul le suivit a l'intérieur.

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